L'invitation au voyage, part I.

Mes chers petits bichons,

Vous êtes trop craquinous!!!!

Vous n'avez pas lu "Sur la Route", vous vous êtes endormis devant la 568ème rediffusion de la Cité de la Joie (et pourtant il y a Patrick Swayze, mais il ne danse pas. ah bah c'est pour ça!), vous vous dîtes "plutôt être le voisin de pallier de Morano que faire Pékin Express!", pour vous Antoine De Maximy c'est juste un type qui se prend des cuites à n'importe quoi et n'importe où, et vous n'avez pas compris pourquoi Into The Wild est un film "géniâââââl!!!"??? BAH MOI PAREIL! Donc je pense que ce témoignage va vous interesser parce qu'au moins il est sincère et qu'il a un bon arrière-goût de curry sur un fond de Bollywood. Voici donc la première partie de ce que "Bobby Watson" m'a envoyé:

Tata Elodie: Tu es parti en Inde pendant un mois, et il paraît que tu vas y retourner bientôt pour 6 mois. Comment cette idée t'est-elle venue?

Bobby Watson: En fait cela me trottait dans la tête depuis quelques années. J'ai toujours été attiré par le sous-continent indien. D'abord pour l'image d'Epinal qu'on s'en fait en tant que touriste, mais aussi au niveau des contextes historiques, religieux et culturels. Je voulais savoir ce qui fascinait tant les européens au point que certains y voient une destination "ultime"...A entendre certains voyageurs qui en revenaient, c'était quelque chose à voir au moins une fois dans une vie. Certains sont revenus choqués, dégoutés, d'autres moins bouleversés mais plus ouverts d'esprits. Je me suis dit "allons voir ça!". Je tournais en rond à Paris et mon nouveau boulot ne me plaisait pas. Je me suis rendu compte de la vanité du speed permanent de la vie parisienne, et du lot de tristesse et de solitude que cela charriait. Mon premier voyage a été un grand bol d'air! J'ai adoré visiter un petit bout d'Inde et j'ai aussi été très touché par la cause tibétaine en montant dans le nord. je me suis résolu à poser une disponibilité et je quitte mon job parisien pour quelques temps, 6 mois au moins. J'ai l'opportunité de partir alors pourquoi s'en priver?

T.E: Pourquoi l'Inde et pas l'Afrique ou l'Amérique du Sud? Pas assez glamour? L'Inde est-elle plus mystérieuse dans l'esprit occidental?

B.W: Oui, je pense que l'Inde charrie son lot de mystères pour les occidentaux. Peut-être plus que l'Amérique du Sud ou l'Afrique. L'Inde est connue pour bousculer pas mal de nos convictions sur la mort, la religion, le bonheur. Rien que ça! Pour ce qui est du "glamour", on peut en trouver quelque soit la situation, selon l'état d'esprit dans lequel on voyage... Est-ce qu'une promenade au bord du Nil, sera plus glamour qu'une promenade sur les rives du Gange à Varanasi? Cela dépend surtout de ce qu'on veut y voir à mon avis.

T.E: Tu vas faire quoi là-bas?

B.W: Je vais faire du bénévolat pendant 3 mois en tant que prof de français pour une ONG qui s'appelle LHA et qui est installée à Dharamsala (au nord de l'Inde). Cette ONG tibétaine aide à l'éducation et à l'insertion des réfugiés tibétains qui fuient les persécutions chinoises dans leurs pays. nce moment je potasse pour péparer mes cours, ça va être ma premièere expérience dans l'enseignement, même si je suis animateur développement durable depuis quelques années. C'est un peu flippant mais bon... je suis motivé! Après on verra. Je compte bien descendre dans le sud de l'Inde où je n'ai pas encore mis les pieds. J'ai 3 mois à Dharamsala pour envisager la suite sereinement. Je continue mon délire autour de Bobby Watson ma mascotte de voyage, et j'ai une floppée de lieux et de "gueules" à prendre en photo avec lui dans les mois à venir.

Bobby and friends!

T.E: Comment finances-tu tout ça?

B.W: Avec mes propres deniers! J'ai mis un peu d'argent de côté, et le coût de la vie en Inde est très faible pour un français. Le plus cher c'est le billet d'avion! Perso je ne suis pas trop branché grand hôtel/ grand restau/ guide touristique, ça tombe bien. Je cherche les petites gargotte de rue pour manger, et on y mange souvent très bien. Je fais du couchsurfing ou fréquente les guesthouses de routards pour dormir, et je surveille mon budget avec attention.

T.E: Il faut mettre quoi dans son sac pour être un parfait globetrotter?

Ah, j'ai fait un article qui essaie de répondre à cette question justement:http://bobbywatsonworld.canalblog.com/archives/2013/03/28/26759215.html

C'est un sujet qui intéresse pas mal de routards en devenir. Avec le recul, je me dis que j'avais pris beaucoup trop de choses, mais je pense que l'essentiel est là. Pour mon prochain voyage, je partirai sans doute un peu plus léger. Je vais éviter la moustiquaire (pas nécessaire selon les régions et les conditions de voyage) et la trousse de pharmacie de 2 kg d'imodium et smecta! On trouve tout ce qu'il faut dans les pharmacies locales en cas de problèmes.

2 kilos d'imodium forcément c'est un peu lourd hein.

T.E: Le syndrome de l'Inde, tu connais? ça t'évoque quoi?

B.W: Oui je connais, j'ai lu quelques trucs dessus et j'ai entendu des histoires de touristes qui l'ont subi. Ce que ça m'évoque? Pas grand chose. J'imagine bien que l'on peut vraiment perdre ses répères en Inde et être profondément choqué dans ses valeurs. Passer une semaine dans la ville de Varanasi est une expérience intense qui peut rendre fou un petit français, oui c'est certain, pour un peu qu'il refuse de se laisser emporter par le rythme de la "ville sainte". Au niveau mystique, religieux, cette ville peut bouleverser les convictions et notre vision de la mort, des tabous et considérations sur le corps mort, etc. Après il y a aussi cette sensation de saturation émotionnelle et sensorielle qui peut désorienter. En Inde, tout est vif, criard, bouillonnant, les couleurs, les goûts, les odeurs, la foule... C'est assez étourdissant, je dois bien l'admettre, et je comprends que certains ne le supportent pas et n'aspirent qu'à rentrer chez eux et surtout ne jamais revenir en Inde. Ce n'est pas mon cas heureusement.

T.E: Dans 10 ans tu te vois vivre où? Tranquillement en France ou en Inde?

B.W: Je ne sais pas où je vais vivre dans un an alors dans dix... Je ne me vois pas forcément en France en tous cas. Je reviendrai toujours voir les gens que j'aime ici, mais si 'en ai l'occasion et les moye,s j'aimerais continuer à aller voir ailleurs si on y est bien! Pourquoi pas en Inde cela dit, mais je ne m'impose rien. On va voir au bout de quelques mois si je m'y plais vraiment. Mais en tous cas j'ai bien envie de continuer à me balader pour l'instant. Je travaille dans un domaine potentiellement exportable et ne serai pas contre l'installer à l'étranger.

T.E: Comment tes proches ont réagi quand tu as annoncé que le parfait sédentaire que tu étais voulait tout plaquer pour se tirer au bout du monde?

B.W: J'ai vu pas mal de réactions différentes mais la plupart soutient ma démarche, sachant que je ne fais pas ça du jour au lendemain et sans m'y préparer correctement. Je suis en disponibilité de mon boulot pour l'année mais suis toujours dans la fonction publique. J'ai donc de quoi me retourner si je reviens en France. Sinon pour mes parents, ce sera l'occasion de venir voir l'Inde cet hiver pour m'y rejoindre le temps de leurs vacances. Les autres, ceux qui pensent que j'ai pété les plombs, se gardent bien de me le dire en face donc ça n'a pas d'importance.

Voilà pour la première partie de l'interview! La suite arrive très vite, juste le temps pour vous d'aller faire un tour sur le blog de Bobby: http://bobbywatsonworld.canalblog.com/